Cinquième étape
vers l'interprétation
des rêves.





    Après toutes ces étapes indispensables pour comprendre la façon dont l’évolution a peu à peu façonné le mode de communication et de survie des différentes espèces, y compris l’homme, nous pouvons désormais aborder l’évolution de la communication qui a abouti à ce langage verbal propre à l’humanité.
Cette évolution, dont la caractéristique est de toujours conserver les adaptations utiles, a permis à tous les êtres vivants de s’adapter et survivre à une transformation continuelle de leur environnement.

    Ainsi, aujourd’hui, nous pouvons considérer que l’imagerie qui survient au cours du sommeil paradoxal a certainement une utilité que, malgré tout son savoir, l’humanité n’a pas encore réussi à déchiffrer. Serait-ce parce que l’évolution de l’homme a pris une direction qui l’empêche de tenir compte d’une fonction qui serait aujourd’hui désuète ?

Araignée.
Espèces primitives (réponses que l’on peut considérer comme réflexes).

Crocodile.
Reptiles (réactions instinctives).

Meute de loups.
Mammifères (réactions instinctives adaptées à la meute ou au troupeau).

Fuite devant un tigre.
Courage en affrontant un tigre.
Chez l’homme, 2 réponses sont en concurrence chez l’individu : la réaction spontanée + la réponse sociale).

Au cours de l'évolution des espèces, la communication s’appuie d’abord sur les sens (vision, audition, toucher...).
Chez l’homme, le conditionnement social et le langage verbal deviennent prépondérants.

    L’homme aurait-il développé sa rationalité aux dépens de son instinct, son langage verbal au détriment de ses sens ?
On pourrait prendre exemple sur les langues qui se sont transformées au cours du temps au point que l’on ne sache plus parler les dialectes anciens. Nous savons que l’effacement de la mémoire est un mécanisme utile qui évite de la surcharger de souvenirs inutiles [cf : Rôle du sommeil profond dans la memorisation.html].
    Comme nous avons pu le voir (cf : Le rêve au cours des âges) chaque époque et chaque culture a donné un sens au rêve, mais, bien souvent, les différentes interprétations se contredisent, faute de moyens pour explorer cette fonction du cerveau.
Pour notre part, nous ne retiendrons qu’une idée : si le rêve a été conservé, c’est qu’il répond à une nécessité. La science nous apprend qu’il intervient dans la mémorisation mais, étant donné qu’il fait intervenir des situations, des moments de communication, des émotions, ne pourrions-nous pas le considérer comme une forme de langage ?
    Mais avant de pouvoir le comprendre, nous devons répondre à différentes questions :
- A quel stade de l’évolution des espèces, le sommeil paradoxal est-il apparu, et pourquoi ?
- Que peut-il représenter pour les espèces qui l’ont conservé, dont nous faisons partie ?

    On peut considérer que toutes les espèces sont capables d'exploiter la réalité pour anticiper les événements à venir et, ainsi, favoriser la vie. L'homme y ajoute sa capacité d'imagination, mais les lacunes de sa pensée tout comme ses dérives l’ont bien souvent fait passer de la réalité à la fiction et de la vérité au mensonge, orientant les explications du rêve vers une forme de pensée magique...

Crocodile.

    Pourquoi l’homme se satisfait-il alors d’explications abstraite ou fantaisistes de ses rêves ? Il est pourtant improbable que l’évolution, forgée par les nécessités de la vie, ait privilégié les réponses ésotériques par rapport aux exigences vitales.

    On peut cependant le comprendre, lorsqu’on sait que notre cerveau interprète la réalité par un raisonnement analogique. L’influence de la culture et des interprétations anciennes erronées interviennent certainement pour biaiser les interprétations nouvelles. En ce sens, toutes les théories demandent à être vérifiée et la connaissance est, pour cette raison, toujours inachevée.

Evolution des espèces.
Au sein des espèces animales, toutes les réponses se complètent pour favoriser la vie.

Evolution de l'homme.
Chez l’homme, les réponses divergent et entrent en concurrence.
La maîtrise de la réponse instinctive entraîne de violents soubresauts
qui favorisent des justifications imaginaires.

    De plus, notre travail nous a permis de saisir la dualité et la complémentarité qui existent entre notre inconscient et notre conscience rationnelle. Nous allons ainsi pouvoir proposer des réponses à certains comportements physiologiques (rêve, bâillements), réactions psychologiques (effet placebo), interprétations ancestrales rassurantes (karma), mais qui oublient de tenir compte d’une observation rigoureuse des faits.

Profonde réflexion.


Evolution des langages sous le regard des civilisations antiques : (suite)